Traitement chirurgical du tremblement

, par  David Maltête, Romain Lefaucheur, Stéphane Derrey , popularité : 3%

Etiologie

Le tremblement d’action et intentionnel se retrouve lorsqu’une lésion se situe sur les pédoncules cérébelleux supérieurs, les hémisphères cérébelleux ou le vermis ce qui dans cette dernière localisation peut induire un tremblement bilatéral avec atteinte axiale (tête, cou et tronc). En pratique, il peut apparaître dès lors qu’il existe une lésion située sur les voies de projection cérébello-thalamique(22, 80). Le tremblement de Holmes pourrait quant à lui être la conséquence d’une lésion située au niveau du noyau rouge, du noyau sous-thalamique ou des voies cérébello-thalamiques(63). Toutefois la relation entre une lésion du noyau rouge et l’apparition d’un tremblement d’action reste controversée(80).

Les étiologies principales du tremblement d’action et du tremblement de Holmes sont notées figure 8. La SEP est la cause principale du tremblement d’action. Si les lésions du tronc cérébral ou du cervelet sont fréquemment rapportées dans la SEP, en revanche la prévalence du tremblement dans cette affection est très variable de 3 à 75% selon les séries(38),(3). Dans la série de Pittock et coll.(75) la prévalence du tremblement dans la SEP était de 25% avec 6% de formes sévères. Dans cette affection, le tremblement est le plus fréquent aux membres supérieurs (56%) avec une atteinte bilatérale dans 36% des cas. Dans environ 10% des cas, le tremblement touche les membres inférieurs, le tronc ou la tête(4).

L’origine post-traumatique est la seconde cause de l’apparition d’un tremblement d’action. Il apparaît généralement dans les suite d’un traumatisme crânien sévère avec coma prolongé. Sa fréquence est variable allant de 13 à 66% selon la littérature(45). Ce tremblement peut disparaitre spontanément en quelques mois. Dans une revue de 221 patients, Krauss et coll. ont rapporté un tremblement d’action persistant dans 7,7% des cas soit plus fréquemment que la dystonie (4,4%), les myoclonies (0,5%) ou le syndrome parkinsonien (0,9%)(44). Le tremblement est rarement isolé et s’accompagne fréquemment d’un syndrome déficitaire (40%) ou de signes d’atteinte du tronc cérébral(44).

Une lésion focale du cervelet ou du tronc cérébral(22) peut aussi être responsable d’un tremblement d’action. Plus rarement la lésion est située à l’étage sus-tentorielle, en région thalamique(47, 56), au niveau du bras postérieure de la capsule interne, au niveau du lobe frontal(48).