Traitement chirurgical du tremblement

, par  David Maltête, Romain Lefaucheur, Stéphane Derrey , popularité : 3%

Données sémiologiques

Le tremblement d’action est un tremblement complexe combinant une composante d’attitude et intentionnelle. Ce tremblement est généralement plus ample, plus lent (2,5-4 Hz) et prédomine à la racine des membres supérieurs ce qui peut le rendre extrêmement invalidant. Aux segments proximaux des membres le tremblement d’attitude est mis en évidence par la manoeuvre du bretteur (flexion à 90° des avant-bras sur les bras et adduction des épaules). Ce tremblement affecte la rotation, l’adduction-abduction et la flexion-extension des épaules. Aux poignets et aux doigts, le tremblement devient généralement plus rapide. Le tremblement distal est facilement mis en évidence en demandant au patient de tendre devant lui ses membres supérieurs. Lors de la réalisation d’une action (amener un verre à la bouche par exemple), ce tremblement peut s’intensifier à l’approche d’une cible (épreuve doigt-nez) ; c’est la composante intentionnelle du tremblement. Lorsque le patient est affecté par ce tremblement, il peut devenir très difficile pour lui de réaliser des gestes de la vie courante : se brosser les dents, boire, manger, se coiffer, attraper un objet. Ce tremblement peut être isolé mais le plus souvent il est associé à d’autres signes qui dépendent de l’affection causale. Le tremblement d’action peut s’accompagner d’un syndrome cérébelleux et il peut devenir très difficile de différencier le tremblement intentionnel d’une dysmétrie ce d’autant que les deux sont parfois intriqués. La présence d’autres signes cérébelleux peut aider au diagnostic. Enfin ce tremblement peut être accompagné d’un déficit moteur qui peut réduire le tremblement. L’existence d’un déficit ou d’une composante dystonique ne doit pas être méconnue dans l’évaluation préopératoire car sa présence peut réduire le bénéfice du traitement chirurgical.