Les gliomes diffus de bas grade (grade II OMS) constituent un sous-groupe de tumeurs cérébrales primitives rares et hétérogènes, qui touchent généralement des patients jeunes menant une vie normale jusqu’à la survenue d’une crise d’épilepsie inaugurale. La meilleure connaissance de l’histoire naturelle de ces gliomes, à savoir leur croissance régulière, leur infiltration le long des fibres blanche et surtout le risque de transformation maligne – mettant ainsi en jeu les pronostics fonctionnel et vital – associée à une minimisation des risques de traitements, a transformé l’attitude abstentionniste « classique » en une stratégie résolument thérapeutique. Le but est désormais d’élaborer des prises en charge dynamiques et personnalisées, à savoir de définir l’ordre et le moment de chacun des traitements (1ère voire multiples résections chirurgicales maximalistes effectuées selon des limites fonctionnelles cortico-sous-corticales, 1ère voire multiples lignes de chimiothérapie, radiothérapie) en fonction de la progression tumorale (mesurée sur les IRM de surveillance régulières), de l’état clinique et neurocognitif ainsi que de l’anatomie fonctionnelle cérébrale individuelle (étudiée par les techniques de cartographie, et susceptible de se réorganiser grâce aux phénomènes de neuroplasticité), afin d’éviter la transformation maligne le plus longtemps possible tout en préservant la qualité de vie. Seule une approche pluridisciplinaire voire en réseaux multicentriques peut permettre de donner un avenir réel aux patients porteurs de cette maladie cérébrale chronique, avec la possibilité de concevoir des projets à long-terme tant sur le plan socioprofessionnel que familial. La prochaine étape serait celle d’un dépistage précoce afin de proposer un traitement préventif.